Hong-Kong, la trépidante

Quel choc ! Hong-Kong ne ressemble en rien à ce que j’avais imaginé ! Qu’il est bon de se faire surprendre sans cesse…

Il faut imaginer… Saison des pluies, ciel à l’orage. J’atteins Hong-Kong en bateau depuis l’île de Lantau où habitent Jean-Charles et Séverine, les amis qui m’ont invitée pour les premiers jours ici.
La skyline se détache entre deux averses sur un fond gris. On se croirait dans un film hollywoodien.

H.K.

Puis à y regarder de plus près, plusieurs choses me frappent.

Tout à bord, à peine mis pied à terre sur Hong-Kong Island (une des îles qui composent le territoire de Hong-Kong), le regard est attiré vers le haut, ça c’est normal. Mais il faut avouer, l’architecture des tours n’est pas toujours très avant-gardiste, c’est un euphémisme. Ce qui donne d’un côté l’hypercentre moderne en bord de mer, et de l’autre les constructions qui datent, je leur trouve même parfois un côté légèrement défraichi.

Modernité des toursOld ones
Ensuite, si l’on regarde la rue, mais… c’est qu’on est en Chine, pas de doute ! Je ne m’attendais pas à ce que cela soit si prégnant. J’imaginais une ville internationale où les influences chinoises seraient ténues. Que nenni. Nous y sommes bel et bien. Les visages, les enseignes, le niveau sonore, les magasins, le cantonnais entendu à chaque coin de rue… Alors, évidemment, ceux qui connaissent la Chine diront qu’à Hong-Kong, ils se sentent à Londres. Chacun son système de références.
Une impression se dessine en filigrane puis de manière de plus en plus présente pour moi: la Chine, c’est grand. Ce n’est plus juste une phrase, cela devient une réalité au travers de moult petits détails qui font sentir le poids de ce pays. Je me souviens de l’anecdote d’une Chinoise qui expliquait qu’elle habitait dans une petite ville à côté de Pékin. Sauf que la ville en question ne compte pas moins de 7 millions d’habitants et est située à 1 000 km. Encore un autre système de références.

On est clairement en Chine ...
Enfin, si l’on pousse un peu plus loin, et encore pas vraiment très loin, ce sont collines et forêts qui font place, grâce à la législation qui restreint les zones constructibles. Et donc forcément, les immeubles, comme les arbres, poussent donc en hauteur, tiens.
En moins d’une demi-heure du centre ville, on peut aux choix aller se faire une petite randonnée ou se prélasser sur une plage de sable blanc. Ce n’était pas l’image que j’avais de Hong-Kong, c’est bon de se faire surprendre ! Nature, nature...

 

Si la nature n’est pas loin, l’Histoire non plus. Il est amusant de voir comment elle pointe le bout de son nez au milieu du paysage ultra-urbain : les vieux star ferrys toujours en activité pour relier Kowloon, quelques temples que l’on verrait volontiers perdus en haut d’une colline en pleine campagne, les tramways qui se faufilent entre les tours élancées… Sans parler du mélange de traditions chinoises et de l’influence anglaise qui se ressent fortement dans les petites choses du quotidien.

Star ferry

Old times
Découvrir Hong-Kong grâce aux amis qui s’y sont installés, c’est vivre à 200% une ville trépidante. Michelle la belle Libanaise qui m’ouvre grand les portes de son monde (et de son appartement dans… Happy Valley !), Jean-Charles et Séverine, l’architecte et la spécialiste de la Chine, qui me font entrevoir une culture inconnue, Philippe le Suisse qui me fait part de ses petites adresses… Merci beaucoup à vosu tous ! Vraiment, merci.
Il est amusant de voir comment chacun perçoit une facette différente de cette ville et de son mode de vie. Trois chemins différents, trois systèmes de références, et donc trois visions. Et c’est cela qui est riche ! Sans parler des virées à droite ou à gauche, ou plutôt en haut ou en bas.
Quelques moments piqués au hasard de cette folle et belle semaine :

Marcher dans les avenues du centre, quand ce n’est pas monter et descendre les escaliers en guise de trottoirs, arpenter les couloirs qui traversent les tours jouant à touche-touche, traverser des ruelles aux étals odorants jouxtant les enseignes de luxe internationales, avoir le niveau d’eau parfois jusqu’au-dessus des chevilles tellement la pluie est forte, se régaler de dim sum (dont quelques assiettes dans un restaurant tout simple et… étoilé au Michelin !), ne rien comprendre au menu en cantonnais, et s’amuser de tout ce qui semblent si nouveau, c’est tout cela les rues de Hong-Kong.

Je crois bien qu'il pleut...

Dim Sum paradise, mmhhhh...
Apprécier Hong-Kong de jour n’est rien à côté des vues majestueuses des tours illuminées la nuit. Que cela soit depuis un bateau, un roof-top, un des nombreux bars qui se cachent derrières les grandes baies vitrées, ou tout simplement depuis la rue.

skyline at night

Hong-Kong, c’est aussi se reprendre un shoot de vie citadine. Un vrai plaisir de troquer ses tongs et ses chaussures de rando contre une paire de talons empruntée à une copine qui a la bonne idée de chausser du 38. Bon, la gent masculine n’appréciera peut-être pas la digression, désolée, j’ai craqué. Je disais donc… un shoot de vie citadine, et notamment dans les sorties du soir. Qui vous rappellent toujours que vous n’êtes pas dans n’importe quelle grande ville, mais à Hong-Kong. Un exemple ? Allez, trois pour le prix d’un :

La belle Michelle a réussi à nous dégoter une table au très sélect et tout autant fermé « China Club ». Cadre délicieusement rétro, rien n’a bougé. Si, la vue peut-être, puisque l’ancienne tour de la Bank of China, tout en pierre de taille, qui a dû être une des plus grandes en son temps, est maintenant entourée par des géantes aux éclairages flashy.
Le mobilier des années 30, les tableaux de maître au mur, le piano à queue, la chanteuse sortie tout droit de Key Largo, le ballet des serveurs, le canard laqué succulemment préparé… Tout concourt à un voyage délicieux qui  fait perdre toute notion d’époque. Délicieux China Club
Le mercredi soir, c’est un autre genre. Tout Hong-Kong se retrouve aux courses hippiques. En plein milieu de la ville. Cette immense piste paraît bien étrange entre ces grandes tours. Le mélange n’est pas que dans l’urbanisme, il est aussi dans le public. D’un côté, les expats qui se retrouvent là pour prendre un verre (ou plutôt plusieurs pintes, n’oublions pas que les Anglais sont bien présents, même si aux dernières nouvelles les Français seraient maintenant plus nombreux). De l’autre côté, les Hongkongais qui viennent jouer le plus sérieusement du monde, avec toute la ferveur dans les parieurs asiatiques sont capables. Il faut dire que c’est le seul jeu autorisé à Hong-Kong. Pour le reste, on est prié d’aller à Macau à une heure de ferry de là.

La version chic du PMU hongkongais
Un autre moment hors du temps est une soirée que Michelle organise. D’accord, on pourrait dire que c’est « juste » une fête entre amis comme tant d’autres ailleurs dans le monde. Sauf qu’elle a lieu dans un loft illégal (c’est à dire qu’il faut rentrer dans un immeuble de bureau par un parking franchement peu avenant), dans Aberdeen, le quartier industriel en passe de boboisation par des artistes banchés. Sauf qu’elle a le gout d’un plat aux milles épices, plein de saveurs et de chaleur. Je me retrouve là avec une partie de la petite communauté libanaise de Hong-Kong que Michelle est en train de fédérer. Ça parle français, anglais, arabe, mais pas tellement cantonnais car il semble bien difficile de faire coexister les cercles d’amis chinois et occidentaux.

Une soirée entre amis

Des photos entre amis

A propos d’occidentaux, on les retrouve également dans les bars de Central. Ou dans ceux de Wang Chaï où des groupes de rock philippins qui s’y déchaînent, il faudra me croire sur paroles, sans photo ni vidéo de ce moment de performance musicale surréaliste !

Bars in Central

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Et à propos d’artistes…
Art Basel c’est le nouveau rendez-vous de l’art contemporain à Hong-Kong, qui attire de plus en plus les pays voisins. Et cela se passe juste au moment où j’y fais halte.

Cela méritait bien une petite chronique à part entière !
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Art Basel  [/ezcol_1quarter_end]
Mais il serait faut de résumer Hong-Kong à la seule Hong-Kong Island. Pas besoin de pousser très loin pour aller sur une des îles qui l’entourent : plage, forêt, résidences pour expatriés…
Pour ma part, j’ai eu un joli aperçu de Lantau, une île où les voitures ont fait place aux vélos et aux buffles, les premiers étant un brin plus pratiques pour se déplacer. Évidemment, tout dépend si l’on pédale ou pas…

Lantau
Quant à Kowloon, qui s’atteint en 10 minutes de star ferry, c’est une véritable incursion en Chine. On n’entend plus parler que cantonnais dans les rues denses. Les enseignes me fascinent. Les authentiques faux débordent sur les étals, toutes les grandes marques y sont dignement représentées. Juste à cÔté du marché aux poissons (d’aquarium, attention ! A ne pas confondre…). Arpenter les rues de Kowloon c’est ne plus savoir où donner de la tête tant cela grouille de partout.
Un joli point d’orgue pour cette semaine ici.

Rues de Kowloon

Poissons chinois
Hong-Kong, cela sera pour moi une explosion de Chine et d’Angleterre, de mondialisation et de finance, de petits marchés et de grandes banques, d’Asiatiques et d’expatriés, de calme et de vie explosive. Hong-Kong, c’est tout cela en même temps. Comme un temps d’orage en plein été.

So long...

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