Steve, « With all the things I have done in my life, I have gone as far as possible »

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Steve

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Steve, c’est un personnage à lui tout seul. Celui qui a une vie où les jours ne se ressemblent pas.
Steve, c’est une leçon contre les préjugés, car ce n’est pas vraiment la personne avec qui j’aurais échangé de prime abord. Mais voilà, nous sommes voisins de bus à Koh Samui. Qui plus est, nous sommes les deux derniers voyageurs à mesure qu’approche le terminus. Flûte, je n’ai pas envie d’échanger quelques mots là maintenant. Et puis, ça se trouve ce gars sorti tout droit des années 70 va me parler ésotérisme, beach party, extasy, ou  jus de céleri. Perdu. Je ne sais plus de quoi nous parlons finalement, je me souviens de le recroiser lors d’une marche au lever de soleil sur une plage deux jours plus tard. Et là je découvre une grande générosité associée à une histoire décoiffante.
Car Steve, c’est l’histoire de trois vies en une. Qui sait d’ailleurs s’il n’y en aura pas une quatrième…

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Chapitre Un.
Le premier chapitre de sa vie se passe en Europe. Plus exactement  en Angleterre, là où il est né il y a plus de soixante ans. Il monte un business d’achats/ventes de bijoux anciens qui l’emmène à Malte, en Suisse, en France, en Écosse, au Vénézuela, à Gibraltar… Pendant 15 ans, il vit un rêve éveillé : il voyage, les affaires marchent bien, la vie est belle. Avec les sommes importantes d’argent qui rentrent, il s’offre des maisons dignes de villas hollywoodiennes, sauf qu’elles sont en Écosse, en Suisse ou en Espagne. Bien sûr la vie Sex, Drug & Rock’n Roll est comprise dans le package : les amis, les réceptions, les virées dans les grands clubs VIP des capitales européennes, les soirées avec les stars de l’époque (sportifs, rockers, haute aristocratie… Je vous passe le name droping). Mais aussi la course à l’argent. « When you get easy money, you spend it easily too because you know you are going to earn money next week. And then you have to find again a new business to recover all your expenses. At the end I was close to be broke out.» Le quotidien, aussi fou soit-il, prend alors des allures de routine, du moins de répétition. Il a 36 ans, et c’est là que commence le chapitre Deux…

Chapitre Deux.
Une envie de changer de vie, de sortir du cycle dans lequel il s’enivre. Une rencontre, une Canadienne croisée en Espagne où il s’était établi. « I had the feeling it was the last kick at the cat. » Il part au Canada, « where people there have money because of the opporutnities there. I thought, if they can do it, so can I.  » Il avise le secteur Pétrole & Gaz car il y voit un beau marché potentiel. Il n’y connaît rien. Il se met alors à apprendre et à bosser dur pour finalement monter sa société au nord d’Alberta, « in a little town full of rednecks », c’est sûr cela change des célébrités. Son business ? Prendre en charge le nettoyage environnemental suite aux éventuels dégâts sur les pipelines de pétrole. Et ça marche.
Il ne regrette rien de sa vie d’avant. Le seul aspect vraiment difficile, c’est le cœur de l’hiver. Il y fait trop froid pour lui, pas possible. Alors il part chaque année 2 – 3 mois au bord de la mer à Goa, en Inde. Au bout de 20 ans de cette vie là, l’envie de changement arrive de nouveau. L’élément déclencheur ? Une augmentation exponentielle de la paperasserie administrative, notre homme se retrouve plus souvent coincé dans un bureau que sur le terrain, et ça, ça n’est pas lui. « I was in Canada to settle for a while, to earn and save money to invest so that I can buy the rest of my life. That was the time to move on. »

Chapitre Trois.
« When I have found Goa I have decided this is where I want to stay in India. » Il aime le mélange de l’Inde et de l’esprit portugais. L’architecture, la culture, la nourriture, et surtout l’esprit de paix qui y règne. Il me parle de l’absence de problèmes religieux comparés à d’autres endroits du pays. En effet, Goa est catholique, loin des conflits entre Hindous et musulmans. C’est bizarre, j’associais plutôt Goa aux Full Moon Parties, berceaux de la trance psychédélique. Les deux n’étant pas incompatibles.
Il y a 6 ans donc, il quitte le Canada et vend une des trois maisons qu’il y a achetées. Au moment de déménager, il décide finalement de ne RIEN garder, il vend ou donne tout. Sa collection d’art. Ses albums musicaux d’anthologie. Ses souvenirs. « I didn’t want to live in the same environment, surrounded by souvenirs. That was the best decision I had ever made in my life. I have eliminated most of complications by doing this. I have no responsibilities. Of home. Of possession. You lose weight, you are free. If you have too many possessions, you don’t owe them they owe you.”
Avec l’argent qu’il a investi au Canada, il s’assure des jours tranquilles entre l’Inde et la Thaïlande. Il a besoin entre 500 et 1000 USD par mois pour vivre à Goa et à Koh Samui, entre lesquelles il partage son temps. Il travaille en Inde pour une « dog charity » qui s’occupe des chiens malades et/ou errants. « Goa is my natural home. It is off season a village couple of thousands of people. I know more people there than everywhere else’s sin the world. I am deeply happy. »

Alors donc le plus loin où il est allé, c’est ici ? Non, pour lui ce n’est pas un lieu précis.
Pour lui, quoiqu’il ait fait dans la vie, il est toujours allé aussi loin qu’il était possible d’aller. Pleinement. Sans modération. « Love, travels, sex, drugs, rock’n roll, prison. Even settle in Canada! With all the things I have done in my life, I have gone as far as possible. ”

 

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