Jérusalem, l’intense

La première impression que j’ai de Jérusalem, et qui ne me quittera pas, est son intensité. Cette ville est d’une grande force, par la beauté de ses dédales, par le magnétisme de ses lieux saints, par le mélange -si tant est que l’on peut parler de mélange- de gens si différents et en même temps tous en quête de quelque chose. Elle est propice aux rencontres, intenses elles-aussi, qu’elles soient avec les autres ou avec soi-même. Jérusalem surprend, étonne, émerveille, et suscite beaucoup de questions, qui sont souvent sans réponse.

Tout d’abord, la cité elle-même.
La vieille ville de Jérusalem est un choc.
Par les petites ruelles pavées de blanc, tortueuses, qui montent, descendent, tournent, qui donnent d’entrée de jeu un aspect labyrinthique.
Par le rythme calme et poétique au petit matin, grouillant et enfiévré en pleine journée.
Par l’architecture qui dit tellement des conquêtes incessantes, anciennes ou actuelles, de Jérusalem.
Par les murs de la ville : celui de l’Ouest (à croire qu’il n’y a que les Français pour le nommer Mur des Lamentations) inébranlable face à la ferveur à ses pieds. Celui des remparts de la ville aux portes chargées d’Histoire par lesquelles je passe comme d’autres plusieurs siècles auparavant. Celui des territoires occupés que l’on voit depuis les terrasses sur les toits, qui crie la violence du conflit israélo-palestinien.
Par les silhouettes qui passent dans les ruelles, porteuses d’identité, de foi, et parfois de revendication.
Par le recueillement de ceux qui font fi de la foule et des flux incessants.
Par toutes ces religions, ou plutôt tous les courants du judaïsme, du christianisme ou de l’islam, qui se manifestent différemment mais de manière entrelacée. Les gens, les quartiers, les lieux de culte, tout est imbriqué.

de jour

de jour toujours

silhouettes

les rues la nuit
Il suffit d’embrasser du regard la vieille ville depuis le Mont des Oliviers, juste en dehors des remparts, pour comprendre la complexité de Jérusalem : les fondations du temple d’Hérode sont là, fières, impressionnantes. Le rectangle est parfait. Le mur de l’Ouest est dévolu aux prières juives,