Jean-Charles, « aller à la maternité des Lilas »

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Jean-Charles

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Jean-Charles, c’est la découverte d’un ami que ce voyage aura permise.

Nous nous connaissons par le monde de la voile. Nous n’avons jamais navigué sur le même bateau, mais avons été plus d’une fois concurrents sur les lignes de départ de régates en France et en Angleterre. 
À défaut de faire des ronds dans l’eau, nous appartenons à un cercle d’amis communs. En 2013, nous prenons chacun des caps différents. Sa compagne Séverine et lui prennent la direction de l’Est pour vivre à Hong-Kong, tandis que j’embarque sur Toumim pour traverser l’Atlantique…

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Et c’est de l’autre côté du globe que nous nous retrouvons. Ils m’accueillent chez eux à mon arrivée, et c’est une belle rencontre que nous offrent nos disponibilités d’esprit et d’emploi du temps.
L’histoire de Jean-Charles et de Séverine est pleine de voyages, de rebondissements, d’opportunités, et de ténacité. Je la raconte à travers les mots de Jean-Charles, avec qui j’ai arpenté les rues de Hong-Kong pendant que Séverine travaillait.

Déjà ça commence bien. Jean-Charles a certes grandi dans le Jura, mais il a été conçu en Californie où ses parents étaient expatriés dès 68. À cette époque ce n’était pas monnaie courante. Y avait déjà un truc.
C’est en région parisienne qu’il apprend son futur métier, celui d’architecte. Le métier que j’ai découvert tard, trop tard pour pouvoir m’y lancer, le métier qui me fascine. Euh, bon, je m’égare. On parle de Jean-Charles, là… donc je disais… Ah oui. Parce qu’en plus d’être fascinant, le métier d’architecte va l’emmener voyager.

Cela commence par une mission de deux mois à Pékin en 1999. Voyage dont il reste un élément d’importance : la découverte de la Chine, une « rencontre » avec ce pays. « Ça s’est fait en une semaine ! Comme un coup de foudre ! »
Depuis, il n’aura de cesse que de vouloir travailler en lien avec l’Asie.
Ça tombe bien, il ne va presque plus travailler… qu’au Moyen-Orient. Ses projets sont à Dubaï, au Turkmenistan, au Bahreïn, en Jordanie, en Égypte. Pour la petite histoire qui rejoint la grande, son dernier chantier au Caire aura permis à Jean-Charles de voir passer en cinq ans trois Présidents et deux constitutions. Et de voir la place Tahrir de vraiment très près.

Bref, notre Jean-Charles qui cherchait à travailler en Asie n’est pas complètement comblé sur cet aspect là. Alors, dès qu’il peut, il part en voyage. Plutôt à l’Est donc. Il faut dire qu’il rencontre entre temps la belle Séverine, la sociologue spécialiste de l’Empire du Milieu. Elle part à Pékin ? Il va la retrouver. Elle part à Washington ? Il va l’embrasser.
Fin juin 2013, le vent souffle, fort. Alors qu’ils sont à Paris. Séverine apprend que le poste de ses rêves est à pourvoir à Hong-Kong, branle-bas de combat. Mais il y a un grand changement qui arrive à ce moment-là : ils ne sont plus deux, mais trois. Leur petit bout pointe le bout, justement, de son nez. 
Séverine ne laisse pas passer ces deux chances incroyables. Le lendemain (!) de la naissance de leur enfant, elle passe les entretiens, décroche le poste, et revient près de ses deux hommes. La vie ne va plus être la même.

Jean-Charles et Séverine ont trois mois chrono pour changer de vie, littéralement : apprendre la vie de parents, quitter leur boulot respectif, s’expatrier (à trois, et là, on joue dans une autre cour). Le tout avec de longues nuits reposantes et un emploi du temps flexible, à n’en pas douter.
Aujourd’hui, ils ont pris leurs marques à Hong-Kong, sur l’île de Lantau exactement. Jean-Charles vient de décrocher un joli poste, mais comme il est discret, je ne dirai rien. Ils vont au travail en bateau sur Hong-Kong Island. Un doux mélange de vie de jeunes parents à la campagne et de quadra-trentenaires dans l’effervescence d’une grande ville asiatique.

Au fait, Jean-Charles, et ton plus loin alors ?
Nous sommes dans un taxi, il regarde la pluie qui tape sur la vitre. J’attends doucement. Au moment où nous allons arriver à destination, il me dit : « Le plus loin où je suis allé, c’est à la maternité des Lilas. » En juin dernier donc.
Car si Jean-Charles a beaucoup voyagé (baroude, expatriation, exploration…), il se dit que le plus grand voyage qu’il ait fait, le plus gros risque qu’il ait pris, c’est avoir un enfant. Serait-ce son Ithaque à lui ?
« Quand ton enfant naît, tu sais que tu en prends pour perpet’ mais tu ne sais pas si tu vas y arriver. Si l’on m’avait tout dit des difficultés avant, je n’aurais jamais cru que je puisse y arriver. Alors que si. Une fois que tu y es, tu ne te poses plus de questions, tu gères, tu as de belles surprises et de grandes joies. »
Exactement comme un voyage au long cours. Une expatriation ou un tour du monde. Le plus difficile, c’est ‘avant’, cet inconnu qui semble si compliqué. Ensuite, tout coule, facilement, parfois avec quelques rapides qui peuvent impressionner mais jamais longtemps, on ne vit qu’au rythme des vagues. Avec beaucoup de bonheur.

 

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